Le jeu de l'acteur

Il semble important maintenant de consacrer un billet entier au jeu de l'acteur. En effet, l'acteur lui même définit ce qu'est le théâtre. S’interroger sur le jeu théâtre , c’est donc s’interroger sur le comédien, sur ce qui se passe quand il joue. Que se passe-t-il quand on fait « comme si », quand on « s’acquitte [d’un] rôle » (Molière) ? Qu’est ce que jouer ? 

Il existe des conceptions opposées opposées du jeu de l'acteur. Une premiere conception portés par Molière et Polus, montre que l'acteur doit s'acquitter du costume du personnage et d'adopter le caractère de ce dernier. Ainsi le théâtre devient réalité ou inversement chez Polus où  la réalité se présentera telle qu'elle au théâtre. 

D'un autre côté, Diderot et Brecht préfère que le spectateur ne puisse pas s'identifier à l'acteur et ainsi que l'on ne puisse pas confondre le personnage du comédien. Le comédien doit seulement ressentir les émotions. Le comédien ne doit pas s'identifier au personnage. Il doit juste l'imiter. 

 Ces visions différentes du jeu de l’acteur correspondent à deux conceptions différentes des rapports entre théâtre et réalité.

Pour Polus et Molière, durant le temps de la représentation, le théâtre et la réalité se confondent. En effet, la douleur ressentie par exemple par le tragédien est celle de sa vie. 

Diderot au contraire souhaite comme ses contemporains un théâtre de l’effet. Brecht, quant à lui, pense que la critique sociale et politique qu’il souhaite au théâtre s’accommode mal d’une identification : le spectateur doit rester libre de penser, de garder sa lucidité. 

 La différencition du jeu de l'acteur en deux catégories semble importante à définir mais complexe à comprendre. La citation suivante : « un spectateur ordinaire [...] n’a pas l’illusion complète » peut nous aider à conclure que le théâtre n'est pas une illusion complète. Un metteur en scène, grâce au jeu du comédien donne vie à une pièce mais ne peut pas donner une illusion parfaite du texte. Le théâtre et la réalité sont différents, mais ils ont l’air, le temps d’une représentation, de se confondre. C'est dans l'esprit du spectateur que tout se joue, plus encore que dans le jeu de l'acteur. 

GM